Vidéo construite en mouvements circulaires. Derrière une vitre, une bouche entrouverte émerge d'une masse sombre de cheveux. Le visage continue sa rotation vers la droite et plonge à nouveau avant de réémerger. A chaque tour, le visage prend une teinte de plus en plus saturée vers le rouge jusqu'à ce que les traits ne soient plus reconnaissables. Le son qui accompagne le mouvement est basé sur une rythmique de percussions en boucle lui aussi.
Véronique Sapin travaille avec l'image en noir et blanc. Elle privilégie la couleur lorsqu'elle s'impose en métaphore.
Ici, ce ne sont pas les cheveux qui sont voilés, ce sont eux qui voilent. Est-ce pour reprendre son souffle que la femme ouvre la bouche ou est-ce de plaisir ? Le visage roule ainsi toujours voilé, toujours légèrement dévoilé dans un gros plan que seule la chevelure encadre et où seules les lèvres rouges suggèrent une frontière. Le gros plan empêche tout recul, toute lecture. Nous restons comme en suspension entre plusieurs interprétations possibles.
Video constructed in circular movements. Behind glass, a half-open mouth emerges from a dark mass of hair. The face continues to rotate to the right, plunging again before re-emerging. With each turn, the face takes on an increasingly saturated shade of red, until the features are no longer recognizable.
Véronique Sapin works with black-and-white images. She favors color when it imposes itself as a
metaphor.
Here, it's not the hair that's veiled, it's the hair that veils. Is it to catch her breath that the woman opens her mouth, or is it for pleasure? The face is thus always veiled, always slightly revealed in a close-up where only the hair frames it and only the red lips suggest a boundary. The close-up prevents us from stepping back, from reading anything. It's as if we're suspended between several possible interpretations.