LIEUX

Lieux de JF Guiton 2021
Résumé

Le film “Lieux” déroule une série de plans assez longs pour que le spectateur puisse découvrir et assembler les détails visuels et sonores qui s’y présentent, les laisser l’imprégner et agir sur lui, de sorte que chacun de ces lieux puisse dans la durée prendre corps, avoir lieu. Cependant ils restent des images, et qu’elle soit fixe ou en mouvement, une image montre un lieu et un temps particuliers que l’on peut qualifier, soit par notation au moment de la prise de vue, soit parce que la caméra enregistre en plus de l’image, l’heure à la seconde près, et le lieu au degré près (GPS) du tournage. Mais aussi parce que cette image nous montre un lieu reconnaissable que le spectateur ne confondra jamais avec un autre. Chaque lieu, même si il est commun, reste singulier. Le film montrant des lieux au pluriel choisit de les classer d’après des termes qui peuvent s’appliquer, selon le moment ou la place occupée par le locuteur, à tous et à chacun: “là”, ”ici”, “là-bas” et “ailleurs” se nomment les chapitres du film. Ces termes peuvent s’appliquer à tous les lieux et n’en spécifient un que momentanément. Il s’établit une tension entre ces lieux “réels” et la tentative de dénomination, de classification, d’appropriation opérée par le montage qui ne peut se résoudre que pour un instant puisque chaque mouvement, chaque minute peuvent en modifier l’ordonnancement illusoire. Chaque scène révèle quelque chose de singulier qui ne coïncide  pas avec la désignation des lieux. Chaque appellation (lieu-dit ?) peut s’appliquer à tous les lieux. Dire le lieu c’est le mettre hors lieu.

 

The film “Lieux” unfolds a series of shots long enough for the viewer to discover and assemble the visual and sound details that present themselves there, to let them permeate and act on him, so that each of these places can in duration take shape, take place. However, they remain images, and whether it is still or in motion, an image shows a particular place and time that can be qualified, either by notation at the time of the shooting, or because the camera records, in addition to the image, the hour to the nearest second, and the location to the nearest degree (GPS) of the shoot. But also because this image shows us a recognizable place that the viewer will never confuse with another. Each place, even if it is common, remains unique. The film showing places in the plural chooses to classify them according to terms that can apply, depending on the moment or the place occupied by the speaker, to each and every one: “there”, “here”, “over there” and “elsewhere” are called the chapters of the film. These terms can apply to all locations and specify one only temporarily. A tension is established between these “real” places and the attempt of naming, classification, appropriation operated by the editing which can be resolved only for a moment since each movement, each minute can modify its illusory sequence. Each scene reveals something unique which does not coincide with the designation of the places. Each name (locality?) can be applied to all places. To say the place is to put it out of place.

  • Artistes cité.e.s :  -
  • Fiche technique :  -
  • Thématiques :  -
La location et la vente des vidéos du catalogue s'adressent aux professionnel.les, pour connaître les tarifs et conditions, consultez la rubrique "Aide à la programmation"