Si la politique est appelée à revenir, ce ne sera que par le côté du sauvage et de l'imprésentable ; là où s'élèvera cette sourde rumeur où se laisse distinguer le grondement : "Nous, Plèbe ; nous, barbares !" (Alain Brossat)
Nous, plèbe ; nous, barbares...Dans la lignée de son premier coup d'éclat ' We are winning don't forget ' Jean-Gabriel Périot renouvelle l'expérience du film alter mondialiste arty. Usant d'un savoir faire en termes de montage et de choix musicaux, le réalisateur parvient une fois de plus à traduire, sans commentaires ni dialogues, les rapports de force qui régissent la société politico-économique actuelle. Si le film semble moins partisan que ses ancêtres « films tract », il utilise les mêmes ficelles narratives qui consistent à juxtaposer les contraires : les costumes-cravattes des puissants aux foulards-tee-shirt des manifestants, les poses rigides des premiers aux corps en mouvement des seconds, et même le jour à la nuit. Le procédé est efficace et devient même effrayant lorsque la photo d'un groupe de militaire se superpose si parfaitement à celle d'une banale équipe de hockey. Le travail de Jean-Gabriel Periot fonctionne sur cette base d'action/réaction, d'images (presque) subliminales et de raccourcis visuels au service de la bonne cause. Au cas où le film seul manquerait de profondeur et de finesse, Périot clôt son propos par une citation du philosophe Alain Brossat, relative au geste politique, qui donne au spectateur quelques grains de réflexion à moudre durant le générique.
source : http://www.le-cinema.fr/detailfilm.php?filmid=1733
If politics were to come back, it could only be from its savage and disreputable fringe. Then, a muffled rumor shall arise whence that roar is heard: "We are scum! We are barbarian!" (Alain Brossat)