«Police, santé, justice : au carrefour des années 1960 et 1970, Frederick Wiseman entame sa grande traversée des institutions états-uniennes. Il filme plusieurs semaines au commissariat d’Admiral Street à Kansas City (Missouri), au Metropolitan Hospital Center de Manhattan (New York) et au tribunal pour enfants de Memphis (Tennessee).
En trois films et trois lieux, Wiseman invente une méthode et délivre une ample chronique des États-Unis, travaillée par les aventures de la parole humaine, le délicat exercice de la démocratie et le drame intense de la vie de chaque homme.»
Hospital
documentaire de Frederick Wiseman
États-Unis | 1h24 | 1970 | vostfr
Frederick Wiseman filme les urgences du Metropolitan Hospital : cardiaques, diabétiques, cancéreux, alcooliques, drogués, suicidés, accidentés qu’on débarque là, parce que leur vie est en danger. Les infirmières, les docteurs, les psychiatres font ce qu’ils peuvent : il leur faut affronter non seulement la maladie mais aussi le monstre froid de l’administration, ses lourdeurs, ses règlements, ses incohérences.
« La séquence d’ouverture du film sur une opération chirurgicale, avec la rapidité et la précision des gestes des praticiens à ouvrir la chair, nous propulse d’emblée dans le vif du sujet. Hospital est d’abord une succession muette de corps implorants qui parlent de leur souffrance par les signes de cette souffrance, auxquels le corps médical répond par des diagnostics et des actes. La froide objectivité de la manutention des corps n’apparaît pas distinctement dans la relation du médecin au malade. Elle est imposée par le rythme du travail, par sa masse, par la succession des actes et des examens, par la suite des services, le défilé continu des urgences, ce va-et-vient incessant de nouveaux malades et du personnel qui ne tolère aucun repos, aucune pause. »
Yann Lardeau, Cahiers du cinéma, décembre 1981