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HOMME SANS CHEVAL (L') - MOUVEMENT 03

de FATMI Mounir

FRANCE, 2005, 00:10:18

Production : FATMI Mounir
Genre : Art vidéo
Mots-clés : Allégorie, Espace, Mémoire, Relation

Résumé :

L’homme sans cheval », 01, 02, 03 - Trilogie vidéo. L’homme sans cheval se présente comme une trilogie autour de trois formes connexes de chute, physique, métaphysique, historico-politique. Elle s’offre comme une réflexion globale sur la condition précaire d’une humanité ancrée dans ses certitudes de maîtrise, mise en danger tant par un « principe d’indétermination », que l’on pourrait tout aussi bien appliquer à l’existence humaine comme forme de l’absurde, que par les options historiques qu’elle détermine et oriente dans cette illusion historiciste dénoncée par Popper : confronté à une destinée sans finalité, le pouvoir de l’homme vacille sur ses fondements.


Un homme (le même que dans le mouvement 02) sanglé dans une impeccable tenue de cavalier apparaît en haut d’un chemin, dans un paysage semi urbain désaffecté et humide. Ce cavalier « se met à donner des coups de pied dans un livre, qu’il repousse devant lui au rythme de la marche. Coups de pied violents, systématiques – comme une revanche ou un acte de dépit, on ne sait. »*
Ce livre porte un titre : Histoire. Mais quelle Histoire ce cavalier entend-il bousculer ou détruire ? Est-ce cette « construction fantasmatique (…) que l’on serait censé maîtriser, celle que l’on conquiert et que l’on plie à sa volonté »* ? Est-ce, comme l’écrit Hegel cette Histoire vécue comme « énergie, passion des peuples et, conjointement, bousculade informe des évènements »* ou pensée comme « réalisation progressive de l’Esprit », d’une rationalité dont nous ignorerions la finalité ?
L’homme sans cheval 03 invite à tenter sa propre herméneutique. S’agit-il de dissiper les illusions de la notion de « progrès » historique, ou de penser au contraire qu’il faut croire au progrès historique comme une idée directrice « pratique », refusant de voir notre propre histoire nous échapper, œuvrant en vue d’un état futur et meilleur de l’humanité ?
Est-ce la « fin de l’histoire » ? Dans ce geste rageur d’un livre détruit et traîné dans la boue, semble s’affirmer le refus d’une Histoire comme « justification de tous les sacrifices », « principe d’arbitraire et de terreur », la résistance à cette Histoire qui « suggère un autre royaume, dogme sans fondement qu’on se verra imposé par ceux à qui le dogme profite »***. « L’homme », postule mounir fatmi à la fin de la vidéo, « est le seul héros de sa propre histoire ». Postulat existentiel auquel ne saurait s’opposer aucun déterminisme.
Mais l’individu résistera-t-il à l’Histoire ? Si assuré dans son pas, si acharné dans sa destruction, à la fin pourtant, l’homme s’effondre dans la boue.
Acte de résistance, cette destruction du livre sonne comme l’affirmation de la liberté humaine dans la prise de conscience de son aliénation et l’acharnement à échapper aux déterminismes. Mais la liberté, in fine, n’est jamais que le pouvoir de résistance à la mort, comme une réalité ontologique indépassable qu’il s’agit toujours de reconquérir.

Marie Deparis

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Langue originale : français
Format d'origine : vidéo
Cadre : 4/3
Chromie : Couleur
Fiche technique : Version originale française sous-titrée anglais.

Location : 120 euros

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